C’est à 9h que nous nous sommes donnés rendez-vous devant les quais de la plateforme bleu de la gare de Lyon.
C’est déjà la panique car pour deux week-end consécutifs, le train de 9h17 pour Montargis n’est plus sur la voie M mais sur les quais de RER (pas plus d’information sur les panneaux). Nous nous divisons donc en deux groupes pour attendre les dernière personnes, Pauline pour attendre au point de rendez vous puis courir jusqu’au quai inconnu, et Catherine pour retenir les portes du train !
Finalement nous sommes 16 chanceux à prendre la route pour la station de Bois le Roi. Pendant le trajet, Catherine nous explique le déroulement de la sortie à l’aide de cartes et de magnifiques polycopiés. Pas facile de trouver tous les termes en anglais !
L’aventure commence avec des explications sur l’histoire de la forêt. Nous partons en direction de la mare aux Évées, en décrivant les plantes que nous rencontrons : beaucoup de fougères aigles (stériles) donnent une couleur brune au sous bois. Beaucoup de pins sylvestres avec leurs aiguilles entortillées, au tronc typiquement brun roux, qui colonisent les espaces ouverts et les sols acides, concurrençant l’établissement des autres essences comme le chêne ou l’hêtre. Une fois installé, le pin acidifie encore plus le sol, éliminant toute concurrence.
Nous continuons notre route en analysant des traces de sangliers, reconnaissables avec leurs deux ergots, mais surtout au sol qu’ils ont retourné voir labouré à la recherche de glands. Puis nous nous arrêtons près de la mare au cerfs pour observer les cyprès chauves dont les aiguilles tomberont au printemps et les pneumatophores en bordure de l’eau. Dans les canaux, nous faisons aussi de belles observations : des dytiques et deux tritons palmés (mâles, d’après une de nos participantes W.B.). Les paysages changent, Molinia cerulea remplace parfois les fougères avec sa couleur jaune, sur les sols acides et humides, dans lesquelles elle synthétise aussi des composés toxiques qui éliminent la compétition.
Le soleil apparaît enfin vers midi. Nous grimpons sur une platière proche du site du rocher Canon pour manger notre pique nique en compagnie des fameux grès de Fontainebleau et de lichens en forme de nombril. La callune fait aussi son apparition entre les rochers. Une fois sustentés, nous regardons les cartes de la végétation de Melun et faisons la photo de groupe (foto de groupe, avec la nouvelle orthografe !).
Nous repartons sur le sentier bleu, en nous perdant deux ou trois fois, et nous arrêtons pour quelques observations naturalistes : des jeunes hêtres qui ne perdront pas leurs feuilles avant le printemps, les restes de repas à base de pommes de pin d’un écureuil roux, encore beaucoup de lichens dont on peut voir la reproduction des champignons grâce aux structures rouges, des Homo sapiens grimpants sur les rochers…
Puis, retour à la gare de Bois le Roi, en traversant trois routes nationales, un vrai challenge ! Heureusement, tout le monde a traversé sain et sauf, la sélection « naturelle » n’aura pu eu d’effet sur notre groupe ! Il nous faut de nouveau courir pour attraper le train de 15h41, et retenir les portes qui se referment sur les derniers ! Une vraie excursion parisienne !
Article rédigé par Pauline Thomas