Nous avions rendez-vous à 10h à la gare Montparnasse ce dimanche matin afin de prendre le train en direction de la forêt de Rambouillet. Dans le train, notre accompagnatrice, Catherine Vautier-Peanne, une adhérente du Club Mycologique de Conflans, nous a fait un petit topo sur les champignons pour ceux qui étaient néophytes complets dans le domaine.

Arrivés sur place une demi-heure plus tard, nous avons vite fait nos premières observations : un petit coprin (Coprinus plicatilis) dans les herbes, des clitocybes, de gros carpophores de langue de bœuf (Fistulina hepatica) poussant sur un tronc, des polypores du bouleau (Piptoporus betulinus), ainsi que, au sol, des champignons en boule remplis de spores : des sclérodermes aréolés et communs (Scleroderma aerolatum et Scleroderma citrinum) ainsi que des vesses de loup perlées et en poire (Lycoperdon perlatum et Lycoperdon piriforme).

Au fur et à mesure de notre avancée nous avons pu voir une grande diversité de champignons : un Cortinarius violaceus (un très beau champignon violet), un Oudemansiella radicata (un champignon au chapeau légèrement mamelonné et au pied très long, aux lames blanches à arête brune), un Paxillus involutus (Paxille enroulé), un magnifique petit champignon jaune doré : le Pluteus leoninus (Plutée couleur de lion) ainsi qu’un autre Plutée : le Pluteus cervinus (Plutée couleur de cerf), la Psalliota sylvicola, à délicieuse odeur d’anis et comestible, et le Mycena pelianthina, à odeur de rave (mais toxique).

Poussants au milieu d’un tapis de mousse nous avons pu voir de beaux champignons miniatures : le marasme petite roue (Marasmius rotula) qui se reconnait à ses lames collanées (réunies en tube au sommet),  un tout petit laccaire laqué (Laccaria laccata) dont les lames descendent un peu sur le pied, des souchettes (Collybia fusipes) ainsi que, sur bois mort, le très beau clavaire en forme de ciboire (Artomyces pyxidatus). Nous avons aussi eu la chance de pouvoir observer sur des bouts de bois les fructifications d’un joli vert-bleu de Chlorociboria aeruginascens, causant le bleuissement du bois.

Nous avons terminé la matinée par une marche autour de l’Etang d’or et avons retrouvé à midi la mycologue Marie-Louise Arnaudy et son accompagnatrice, Rosilda. Nous avons mangé notre piquenique autour de l’étang en compagnie des cygnes et des canards puis nous avons disposé notre récolte sur la table et Marie-Louise a complété nos informations par une détermination complète de notre récolte. La forme du chapeau, le pied (appelé le stipe), la couleur, la présence d’anneau, l’insertion des lames, ainsi que l’odeur sont parmi les éléments les plus importants pour la détermination, avant le passage sous le microscope pour certains plus difficiles à nommer.

Nous avons ainsi pu ranger nos champignons en différentes classes :

Parmi les Ascomycètes, nous n’avons trouvé que le fameux Chlorociboria aeruginascen,

Et nous avons appris à reconnaitre 3 classes parmi les Basidiomycètes :

  • les Aphyllophoromycetideae qui sont les champignons ne portant pas de lames (du latin «phyllo » = feuilles (ici lames) et « phoro » = porter, avec un « a » privatif).

Dans cette classe on peut trouver les Ganodermes (les champignons liégeux) comme l’amadouvier, ainsi que les polypores, la clavaire et les tramètes  entre autres.

  • Les Gasteromycetideae qui comprennent les vesses de loup et les sclérodermes
  • Les Agaricomycetideae parmi lesquels on trouve la souchette, les plutées, le marasme petite roue et les clitocybes.

Nous avons terminé par l’observation d’un organisme très particulier : un Myxomycète de l’espèce Fuligo septica. Les Myxomycètes ont longtemps été classés parmi les champignons mais sont aujourd’hui considérés plus proches des protistes. La vie de cet organisme se déroule en deux phases : un premier stade mobile qui se déplace sur le support sous la forme d’un plasmode, une cellule unique comportant un cytoplasme pour plusieurs noyaux (d’où leurs noms anglais de « slime moulds ») en phagocytant des bactéries et des champignons microscopiques sur son passage. Lorsqu’il a accumulé assez de réserves nutritives et qu’il se retrouve en conditions de stress, le plasmode va s’immobiliser et former des sporocystes produisant des spores qu’il va disséminer.  Lorsque les conditions environnementales sont mauvaises, le plasmode peut également rentrer dans une forme de résistance appelée sclérote et ressemblant à une masse cornée qui est capable de reformer le plasmode lorsque les conditions redeviennent favorables. (Source : Téla-botanica)

La liste complète des espèces observées lors de cette sortie est disponible sur le site du Club Mycologique de Conflans (http://www.myco-conflans.org , liste à l’adresse http://myco-conflans.org/dossierCommun/execRechRecolte.php?recolte=2016-10-02&lieu=Rambouillet )

Isaure Voedts