Ce samedi matin, nous sommes allés retrouver l’organisateur de la sortie, Romain Nattier, à la gare de Presles-Courcelles par un train partant de la Gare du Nord. Il nous a présentés à sa famille qui nous accompagnait pendant la sortie puis il nous a conduits sur le premier site de récolte d’insectes : une prairie ouverte. Romain nous as d’abord appris à nous servir des filets de fauchage et du parapluie japonais, puis nous nous sommes séparés en plusieurs petits groupes pour chercher des insectes à plusieurs endroits: dans les herbes et dans les arbustes en périphérie de la prairie.
Dans ce milieu, outre les araignées et les opilions, nous avons surtout trouvé des Orthoptères, qui se reconnaissent par leurs ailes placées orthogonalement au repos (ailes alignées avec le corps). Au sein des Orthoptères, nous avons appris à différencier les Caelifères (les criquets) qui ont des antennes courtes et les Ensifères (les sauterelles et les grillons) qui ont de longues antennes. Nous avons également trouvé plusieurs espèces de coccinelles : la coccinelle asiatique invasive (Harmonia axyridis) qui se reconnait par sa grande taille et un « M » noir sur fond blanc sur le pronotum (mais il existe un très grand polymorphisme de formes et de couleurs chez cette espèce), la coccinelle à 7 points (Coccinella septempunctata) et la coccinelle à 6 points (Hippodamia variegata) de la variété costellata (points disposés en rond). Nous avons aussi pu observer un Diptère de la famille des Tachinidae, des Hémiptères parmi lesquelles des Hétéroptères et des cicadelles, ainsi que des Blattoptères que l’on reconnait par leurs antennes très longues, des cerques au bout de l’abdomen, une tête en triangle et des épines sur les pattes.
A la fin de cette matinée passée dans la prairie, nous avons mangé notre pique-nique puis nous sommes allés dans un nouvel environnement : la forêt. Nous y avons beaucoup utilisé le parapluie japonais pour trouver encore des Hémiptères et des Blattoptères. Nous avons aussi pu trouver, volants autour des arbres, des syrphes, ces Diptères qui font du mimétisme de certaines espèces d’Hyménoptères tels que les guêpes et les abeilles, ainsi que la larve et l’adulte du chrysope, aussi appelé demoiselle aux yeux d’or. Le chrysope fait partie de la famille des Névroptères qui présentent des ailes densément nervurées et aux nervures souvent bifurquées près de la marge de l’aile. La larve de chrysope fut très intéressante à observer car elle possède des glandes qui produisent un mucus dont elle se sert pour coller les cadavres des pucerons qu’elle a mangé sur son dos et utilise ce «manteau de cadavres » pour se camoufler.
Sur les feuilles nous avons vu de nombreuses gales qui sont causées par des insectes : les insectes pondent leurs œufs dans les feuilles, provoquant une réaction de production cellulaire qui forme une boule autour de l’œuf. Chaque morphologie de gale va être spécifique d’une espèce d’insecte et d’une région de la plante. La forme de la gale va également être différente selon le sexe de la larve présente dans la feuille (les larves femelles sont situées dans les grosses galles et les larves mâles dans les galles fines).
Au cours de notre route dans la forêt nous avons encore eu la chance de voir un papillon (faisant partie de l’ordre des Lépidoptères), des Coléoptères longicornes (premier segment des antennes renflé) et Scarabéidés (antennes coudées), une coccinelle orange à dix points blancs en forme de goutte qui est mycophage (Calvia decemguttata), ainsi qu’une colonie de toutes petites fourmis vivant dans une coquille d’escargot.
Nous avons terminé cette sortie par un topo sur les larves tout en creusant des souches de bois mort pour trouver les larves d’insectes qui y habitent.
Il existe trois formes de développement chez les Arthropodes:
– les amétaboles n’ont pas de différences entre les adultes et les juvéniles et le passage à l’âge adulte se fait par une simple mue.
– les hétérométaboles qu’on peut séparer en deux types : les paurométaboles dont les juvéniles sont semblables aux adultes mais sans ailes, et les hémimétaboles qui ont une larve différente de l’adulte mais il n’y a pas de passage par un stade nymphe.
– les holométaboles qui ont un stade larvaire très différent de l’adulte à la fois morphologiquement et écologiquement afin d’éviter la compétition entre l’adulte et la larve. Il y a également le passage par un stade de nymphe entre la larve et l’imago (l’adulte).
Parmi les larves d’holométaboles, nous avons appris à reconnaitre 4 différents types :
– les larves campodéiformes : sont aplaties, ont une tête et des pattes bien développées, elles sont mobiles. Exemple : larves de coccinelles
– les larves mélolonthoïdes : ont également des pattes et une tête développée mais elles ne sont pas très mobiles. Elles n’ont pas d’anus et les déchets sont évacués à chaque mue.
– les larves éruciformes : elles ont une tête et des pattes, plus des fausses pattes à la fin du corps. Exemple : larve type chenilles (se retrouvent chez plusieurs ordres d’insectes)
– les larves apodes : n’ont pas de pattes, certaines ont une tête (dites céphales), ce sont les larves des hyménoptères sociaux, d’autres n’ont pas de tête (dites acéphales), ce sont les larves type asticot.